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Anne Epaulard, Gissela Landa, Valentin Laprie
La Ville de Paris, comme d’autres villes en France, s’est dotée d’un plan climat ambitieux. En cohérence avec l’objectif national et européen, ce plan vise à la neutralité carbone à l’horizon 2050. Compte tenu des spécificités de chaque territoire en termes de climat, de bâti et d’organisation de la ville et des transports, une réflexion sur les actions à mener au niveau local – en sus des actions décidées au niveau national – est incontournable. Nous évaluons ici les coûts et les bénéfices liés à la décarbonation de Paris en considérant l’ensemble des parties prenantes (la Ville de Paris, les ménages, les entreprises, les bailleurs sociaux, ainsi que l'État et des opérateurs).
La décarbonation nécessite des changements de comportements en termes de mobilité, des investissements importants pour la rénovation thermique des bâtiments (isolation et système de chauffage) et des investissements dans des véhicules électriques. Par rapport à un scénario tendanciel dans lequel les émissions de CO 2 diminuent trop lentement pour atteindre l’objectif d’émissions nettes nulles en 2050, ces actions requièrent des investissements supplémentaires de l’ordre de 2 milliards d’euros par an d’ici 2030, puis de 1,5 milliard par an à l’horizon 2050. Les économies sur les factures énergétiques ne suffisent pas à rentabiliser ces investissements (sauf à considérer un renchérissement important du prix des énergies fossiles par rapport à l'électricité décarbonée). Cependant, les actions de décarbonation offrent des co-bénéfices liés notamment à une meilleure qualité de l’air et à la réduction des embouteillages. La prise en compte de ces co-bénéfices, en plus de la réduction de la facture énergétique, assure la rentabilité sociale des actions de décarbonation. Le partage des coûts d’investissements se pose cependant, notamment pour la rénovation des logements privés, compte tenu de la faiblesse des rendements financiers pour les ménages, de leurs contraintes de financement et de l’organisation en copropriété.
Les investissements nécessaires à la décarbonation créeront des emplois, particulièrement dans le secteur du bâtiment. La disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée et bien formée dans la rénovation énergétique est cruciale à l’échelle régionale. Toutefois, des obstacles freinent ces investissements et l’atteinte de performances énergétiques élevées : des intérêts divergents entre propriétaires et locataires, le manque de disponibilités financières des ménages ou les difficultés d’accès au crédit et les asymétries d’information entre experts du bâtiment et propriétaires non spécialistes. Les autorités locales peuvent atténuer ces barrières grâce à des politiques ciblées.
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Anne Epaulard, Gissela Landa, Valentin Laprie
À travers la révision de sa Stratégie Nationale Bas Carbone en mars 2020, la France s’est engagée à atteindre l’objectif de la neutralité carbone à l’horizon 2050. Dans ce contexte,
la Ville de Paris s’est dotée d’un Plan Climat 2024-2030 lui permettant de s’aligner avec les objectifs nationaux. Ce plan, adopté par le Conseil de Paris le 20 novembre 2024, contient 396 mesures destinées à sortir des énergies fossiles, réduire les émissions de gaz à effet de serre, et protéger les Parisiens des futurs épisodes caniculaires dans la capitale. Pour poser la question du financement d’un tel plan, il est nécessaire d’en évaluer le coût.
C’est pourquoi, en amont de l’adoption de son Plan Climat, la Ville de Paris a signé, début 2024, une convention de recherche avec l’OFCE. L’OFCE doit proposer une analyse extérieure des mesures d’atténuation contenues dans le Plan Climat, vérifier la cohérence des mesures avec les objectifs de réduction de l’usage des énergies fossiles, proposer un chiffrage des besoins d’investissements, et les économies liées à un usage moindre d’énergie carbonée. L’OFCE est aussi invité à chiffrer les “co-bénéfices”, comme ceux liés à la réduction de la pollution locale et du bruit et à l’éradication des passoires thermiques. Finalement, l’OFCE doit évaluer l’impact des investissements à réaliser sur l’économie de l’Île-de-France en termes d’emploi dans les différents secteurs.
Ce rapport présente à la fois la démarche suivie par l’OFCE pour mener l’analyse et le chiffrage du Plan Climat de la Ville de Paris, et les principaux résultats de l’analyse.
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LES PUBLICATIONS
Revue de l'OFCE n° 189 : Perspectives économiques 2025-2026 (avril 2025)
PARTIE I. Perspectives 2025-2026 pour l’économie française
France : l’incertaine croissance
Équipe France animée par Mathieu Plane et composée Clémence Briodeau, Bruno Coquet, Sandra Daudignon, Magali Dauvin, Pierre Madec, Raul Sampognaro
PARTIE II. Perspectives 2025-2026 pour l’économie mondiale et européenne
Climats hostiles
Équipe internationale animée par Christophe Blot, composée de Céline Antonin, Elliot Aurissergues, Amel Falah, Sabine Le Bayon, Catherine Mathieu, Ombeline Jullien de Pommerol, Christine Rifflart, Benoît Williatte
PARTIE III. Analyses pays
III.13. Allemagne : l’investissement public au chevet de la croissance, Céline Antonin
III.14. Italie : l’investissement reste le moteur de la croissance, Benoit Williatte
III.15. Espagne : les beaux jours ne sont pas près de s’assombrir ?, Ombeline Jullien de Pommero
lIII.16. Royaume-Uni : navigation à vue, Catherine Mathieu
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