1 Emploi en recul, productivité en reprise
Après les destructions nettes d’emplois enregistrées au dernier trimestre 2024 (–62 000 par rapport à fin septembre), le marché du travail a renoué avec les créations en début d’année : +69 000 emplois nets au premier semestre. Faut-il en conclure que la chute de fin d’année était exceptionnelle ? Pas nécessairement. Le boom de l’emploi appartient désormais au passé et le rythme des créations ralentit depuis l’année exceptionnelle de 2021. Ainsi, nous sommes passés de 255 000 emplois nets créés entre 2022 et 2023 en moyenne annuelle à seulement 106 000 entre 2023 et 2024, soit une progression limitée à +0,3 % en 2024 contre +1,5 % en 2023.
Selon la comptabilité nationale1, environ 96 000 emplois ont été détruits en moyenne au cours des six premiers mois de l’année, la baisse étant principalement marquée au premier trimestre. La majeure partie de ces destructions nettes concerne les salariés du secteur marchand non agricole (-60 000 emplois), tandis que le nombre de salariés du secteur non marchand a progressé de 9 000 emplois. Enfin, les comptes nationaux indiquent une baisse de l’emploi non salarié au premier semestre: -40 000 en moyenne.
1 Voir Insee, Pas de confiance, un peu de croissance, Note de conjoncture, 11 septembre 2025.
D’un point de vue sectoriel, le recul est quasi généralisé. La construction et l’agriculture enregistrent à elles deux près de 40 000 destructions nettes sur le semestre. Le repli concerne également les services marchands, en particulier les services aux entreprises (-33 000 emplois, incluant l’intérim), historiquement moteurs de la croissance de l’emploi, ainsi que l’industrie (-4 000 emplois). Enfin, la part de l’emploi non salarié marchand dans l’emploi total, en progression continue ces dernières années, semble avoir marqué une rupture depuis son point haut du troisième trimestre 2024 (environ 11,2 % de l’emploi total).
À la mi-2025, le volume total d’heures travaillées (salariés et non-salariés) diminue de 0,2 % par rapport aux trois mois précédents. Il demeure néanmoins supérieur de 6,2 % à sa moyenne de 2019, tandis que l’emploi dépasse son niveau d’avant-crise de 6,5 %, ce qui indique que la durée individuelle du travail est quasiment revenue à son niveau prépandémique. Comme, parallèlement, la valeur ajoutée de l’ensemble des branches se situe 5,7 % au-dessus de son niveau pré-Covid, il en résulte toujours un recul de la productivité apparente du travail (–0,4 % sur la période). Dans le secteur marchand non agricole, le rapport de la valeur ajoutée marchande sur le nombre de salariés est supérieur à son niveau de fin 2019 et l’écart avec le reste de la Zone euro continue de se resserrer (encadré 1).
3 Voir la méthodologie dans E. Heyer, 2023, « Comment expliquer l’évolution de l’emploi salarié depuis la crise Covid ? Une analyse économétrique sur données macro-sectorielles », Revue de l’OFCE, n° 180, (2023/1). Pour davantage de précisions sur les déterminants de la faiblesse de la productivité ces dernières années et sur sa récente dynamique, voir B. Coquet et E. Heyer, 2025, « La Productivité retrouve des couleurs », Policy Brief de l’OFCE, n° 142, avril.
2 Ducoudré B. et É. Heyer, 2017, « Quel nouveau sentier de croissance de la productivité du travail ? Une analyse pour six grands pays développés », Revue de l’OFCE, vol. 152, n° 3.
En prévision, nous anticipons 171 000 destructions nettes d’emplois dans le secteur marchand entre fin 2024 et fin 2026 (tableau 1). Près de la moitié serait imputable à la réduction massive des dispositifs de politique de l’emploi. Le secteur non marchand serait également affecté par la baisse des contrats aidés, avec 23 000 suppressions sur deux ans. Toutefois, il créerait en moyenne 2 000 emplois par trimestre sur la période en raison de la poursuite des recrutements dans ce secteur qui compenseraient partiellement la baisse des contrats aidés.
L’emploi non salarié, en revanche, évoluerait à contre-courant de l’emploi salarié, avec 5 000 créations nettes par trimestre, portant sa part dans l’emploi total à 11,2 % à l’horizon de notre prévision, ce qui traduirait une certaine contracyclicité de ce type d’emploi.
La productivité marchande, mesurée par la valeur ajoutée du secteur marchand rapportée à l’emploi salarié marchand non agricole, progresserait de 1 % en 2025 et de 1,2 % en 2026 (en glissement annuel), traduisant une fermeture partielle du cycle de productivité (de 0,5 point). Parallèlement, la productivité par tête dans l’ensemble de l’économie marchande, calculée sur l’ensemble des actifs occupés (salariés et non-salariés), augmenterait de 1 % en glissement annuel fin 2025 et de 1,2 % fin 20264. Cette évolution montre que l’inclusion des non-salariés ne modifie pas sensiblement le profil de reprise de la productivité marchande.
4 Cela traduit une accélération de la productivité par tête depuis 2024 : les gains de productivité, qui progressaient à un rythme trimestriel moyen de 0,1 % en 2024, sont désormais anticipés autour de 0,3 % en 2026.
2025
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2026
|
2024
|
2025
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2026
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T1 | T2 | T3 | T4 | T1 | T2 | T3 | T4 | ||||
Evolution en milliers | |||||||||||
Emploi salarié | −62 | 3 | −6 | −39 | −13 | −13 | −13 | −13 | 79 | −104 | −51 |
Marchand | −51 | −9 | −13 | −34 | −16 | −16 | −16 | −16 | −9 | −108 | −64 |
dont politique de l’emploi | −8 | −9 | −10 | −18 | −6 | −6 | −6 | −21 | 5 | −44 | −39 |
Non marchand | −7 | 15 | 6 | −5 | 3 | 3 | 3 | 3 | 84 | 10 | 13 |
dont politique de l’emploi | −2 | −4 | −4 | −4 | −1 | −1 | −1 | −2 | −2 | −15 | −5 |
Emploi non salarié | −20 | −17 | 5 | 5 | 5 | 5 | 5 | 5 | 52 | −27 | 20 |
Emploi total | −82 | −14 | −1 | −34 | −8 | −8 | −8 | −8 | 131 | −131 | −31 |
dont politique de l’emploi | −10 | −13 | −14 | −23 | −7 | −7 | −7 | −24 | 2 | −59 | −45 |
Evolution en % | |||||||||||
Emploi total | −0,3 | 0,0 | 0,0 | −0,1 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,4 | −0,4 | −0,1 |
Population active | 0,0 | 0,0 | 0,1 | 0,1 | 0,1 | 0,1 | 0,1 | 0,1 | 0,2 | 0,2 | 0,4 |
Taux de chômage | 7,5 | 7,5 | 7,6 | 7,7 | 7,9 | 8,0 | 8,1 | 8,2 | 7,4 | 7,6 | 8,0 |
Notes de lecture: Au 2e trimestre 2025, 14 000 emplois ont été détruits en France, la majorité des destructions vient des non-salariés tandis que le nombre d’emploi salariés est quasi-stable: + 3000. Le taux de chômage représentait 7,5 % de la population active, stable par rapport au trimestre précédent mais en hausse sur le semestre. | |||||||||||
Note: Les variations d’emploi annuelles sont en glissement sur un an. Les évolutions et le taux de chômages annuels sont en moyenne sur un an. | |||||||||||
Sources: Insee, Dares, prévision OFCE octobre 2025. |
2 Vers une remontée du chômage : +0,7 point d’ici 2026
À la mi-2025, le taux d’emploi progresse de 0,5 point sur un an, tandis que le taux d’activité augmente de 0,6 point. Le nombre de chômeurs au sens du BIT croît de 100 000 personnes. Sur cette même période, le taux de chômage a augmenté de 0,2 point (tableau 2). Le taux de chômage des plus de 49 ans diminue de 0,2 point sur un an, tandis que celui des jeunes augmente de 1,2 point. Cette hausse reflète avant tout un afflux plus important de jeunes sur le marché du travail (+0,8 point de taux d’activité), alors que leur taux d’emploi reste quasi stable. Il ne s’agit donc pas d’un signal d’affaiblissement de l’emploi, mais plutôt du fait que davantage de jeunes se présentent sur le marché, à l’image des apprentis dont l’insertion continue de progresser, mais à un rythme plus modéré au-delà de la première année.
Au 2e trimestre 2025, le taux de chômage au sens du BIT reste stable à 7,5 % de la population active (2,4 millions de personnes), un niveau légèrement supérieur à son point bas de 2022 et très en deçà du pic de 2015 (3,1 millions, soit 10,5 % de la population active). Selon l’Insee, la mise en œuvre de la loi pour le plein emploi, entrée en vigueur début 2025, n’a pour l’instant qu’un impact limité sur les principaux indicateurs du marché du travail.
En 2025 et 2026, la population active augmenterait de 172 000 personnes, portée par la tendance démographique (+297 000, en lien avec les réformes des retraites et de l’assurance chômage). Cette hausse serait toutefois freinée par une sortie nette de 89 000 personnes. En effet, le rattrapage de productivité – marqué par des destructions d’emplois – pourrait conduire certains individus à se retirer du marché du travail. Ainsi, comme indiqué dans le tableau 2, 43 000 personnes deviendraient inactives sous l’effet de la flexion conjoncturelle. Par ailleurs, les réductions budgétaires affectant les politiques de l’emploi, via les suppressions nettes d’emplois qu’elles entraînent, contribueraient également à ce retrait : entre fin 2024 et 2026, nous estimons que 45 000 personnes sortiraient de la population active du seul fait de ces politiques5.
5 Les totaux peuvent différer de la somme des composantes en raison des arrondis.
Finalement, avec 162 000 destructions d’emploi entre fin 2024 et fin 2026 et une hausse du chômage de près de 333 000 personnes, le taux de chômage progresserait de 0,4 point en 2025 et de 0,5 point d’ici fin 2026, pour atteindre 8,2 % de la population active. Enfin, aucune incidence spécifique de la loi pour le plein emploi n’est intégrée dans notre scénario en prévision.
En milliers, moyenne trimestrielle |
2025
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2026
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2024
|
2025
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2026
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T1 | T2 | T3 | T4 | T1 | T2 | T3 | T4 | ||||
Emploi (1) | −82 | −14 | −1 | −34 | −8 | −8 | −8 | −8 | 131 | −131 | −31 |
Chômage (2) | 67 | 29 | 32 | 57 | 43 | 44 | 43 | 36 | −66 | 178 | 155 |
Population active (1) + (2) | −15 | 15 | 29 | 19 | 34 | 32 | 28 | 31 | 65 | 47 | 124 |
Population active tendancielle | 35 | 36 | 37 | 39 | 37 | 37 | 37 | 37 | 154 | 148 | 149 |
Effet de flexion conjoncturel | −20 | −5 | −2 | −8 | −2 | −2 | −2 | −2 | 7 | −35 | −8 |
Effet des politiques de l'emploi | −3 | −7 | −7 | −12 | −2 | 0 | −1 | −13 | 0 | −29 | −16 |
Résidu | −26 | −10 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | −96 | −37 | 0 |
Variation du taux de chômage | 0,2 | 0,0 | 0,1 | 0,2 | 0,1 | 0,1 | 0,1 | 0,1 | −0,2 | 0,5 | 0,5 |
Niveau du taux de chômage | 7,5 | 7,5 | 7,6 | 7,7 | 7,9 | 8,0 | 8,1 | 8,2 | 7,3 | 7,8 | 8,2 |
Note de lecture: 96 000 emplois ont été détruits et le nombre de chômeurs a reculé d’autant en moyenne au 1e semestre 2025. Au total, on recense une population active stable au 1e semestre 2025. L’évolution de la population active s’explique par une augmentation tendancielle de celle-ci (+71 000), l’effet des politiques de l’emploi (hors formation) (-10 000), d’un effet de flexion (-25 000), et d’un résidu correspond à l’écart entre l’évolution de la population active et les trois premiers composants de celle-ci.La tendance de la population active esr basée sur les projections de population active de 2022, y compris effet de la réforme des retraites 2023 et celle de l’Assurance chômage de 2023. | |||||||||||
Sources: Insee (Enquête emploi pour le chômage, Comptes Nationaux Trimestriels pour l’emploi), Dares, prévision OFCE octobre 2025. |
3 Pas de soutien des politiques de l’emploi
La Loi de finances initiale pour 2025 prévoit une baisse importante des crédits alloués aux programmes 102 (Accès et retour à l’emploi) et 103 (Accompagnement des mutations économiques et développement de l’emploi) de la mission « Travail, emploi et administration des ministères sociaux ». Ces crédits diminuent de 17 % entre 2024 et 2025, soit une économie budgétaire ex-ante de 3,7 Md€. Les crédits d’intervention dédiés aux dispositifs d’insertion dans l’emploi reculent d’1 Md€, ce que nous retenons dans notre prévision (tableau 3). S’agissant de 2026, la publication tardive des documents budgétaires, nous oblige donc à prolonger les dynamiques prévues pour 2025, en cohérence avec les plafonds de dépenses du projet de loi de finances pour 2026 publiés le 15 juillet, qui coïncident avec nos prévisions antérieures6.
6 [Les crédits de paiements entre la LFI 2025 et la LFI 2026 pour les deux missions - 102 et 103 - diminuent de 2,4 milliards d’euros environ](https://www.budget.gouv.fr/documentation/documents-budgetaires/exercice-2026/projet-loi-finances-les/les-bleus-budgetaires-projets).
Les principales mesures concernent les dispositifs à guichet fermé : suppression des emplois francs (47 000 bénéficiaires fin juillet 2024 contre une quasi-disparition attendue fin 2026), extinction progressive des CUI-CIE (plus de nouveaux bénéficiaires à partir de fin 2025), et forte baisse des PEC (–40 000 bénéficiaires sur 2025, puis –1 000 par mois en 2026). Au total, le nombre de bénéficiaires de ces dispositifs reculerait de 73 000 en 2025 puis de 20 000 en 2026, soit un impact net de 26 000 destructions d’emploi en 2025 et 5 000 en 2026 (tableau 3).
En milliers |
Nombre de bénéficiaires
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Variations des effectifs
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Effets sur l'emploi
|
||||||
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2024 | 2025 | 2026 | 2024 | 2025 | 2026 | 2024 | 2025 | 2026 | |
Contrat Initative Emploi | 5 | 0 | 0 | −12 | −5 | 0 | −1 | −1 | 0 |
Emplois francs | 47 | 19 | 1 | −2 | −28 | −18 | 0 | −6 | −4 |
Parcours Emploi Compétences | 44 | 22 | 21 | −5 | −21 | −2 | −3 | −11 | −1 |
Structures d'Insertion par l'Activité Economique | 139 | 149 | 155 | −5 | 11 | 6 | −1 | 9 | 6 |
Aide Créateur d'entreprise | 323 | 325 | 329 | 17 | 2 | 4 | 4 | 1 | 1 |
Contrats d'apprentissage | 1 035 | 973 | 927 | 26 | −63 | −46 | 18 | −38 | −27 |
Contrat de professionnalisation | 72 | 48 | 17 | −21 | −24 | −31 | −13 | −15 | −20 |
Total | 1 665 | 1 537 | 1 450 | 1 | −128 | −87 | 3 | −60 | −45 |
Note de lecture: Au dernier trimestre 2024, plus d’un million de contrats d’apprentissage étaient en cours, soit 26 000 de plus qu’un an. Avec un effet emploi moyen de 60%, cela correspond à 16 000 créations nettes d’emploi. | |||||||||
Notes: Le nombre de bénéficiaires pour chaque année correspond à la moyenne du 4e trimestre et la variation des effectifs est exprimée sur un an. L’effet emploi mesure les emplois créés (ou détruits) qui ne l’auraient pas été sans (ou avec). | |||||||||
Sources: PoEm - Dares, prévision OFCE octobre 2025. |
En contrepoint, l’insertion par l’activité économique (IAE) bénéficie d’une hausse de crédits de près de 300 M€ (+22 %), dont une grande partie pour les ateliers et chantiers d’insertion. Avec une aide unitaire fixée à 21 850 € depuis 2022, cela permettrait de financer environ 11 400 emplois supplémentaires en 2025. En tenant compte d’un effet emploi de 110 %7, nous anticipons +11 000 bénéficiaires en 2025 et un impact légèrement positif encore en 2026. Nous supposons également que la part des bénéficiaires des autres formes d’IAE8 reste stable entre 2024 et 2026.
7 Cet effet supérieur à 100 traduit que « l’aide finance environ 110 % du salaire, [ce qui ]suppose qu’elle permet de créer non seulement l’emploi d’insertion, mais aussi une partie du poste d’accompagnement dédié dans les structures d’insertion » (Les contrats aidés: quels objectifs, quel bilan? Dares Analyses, n°021, mars 2017).
8 Les Entreprises d’Insertion, les Associations intermédiaires, les Entreprises de Travail Temporaire d’Insertion, les Entreprises d’Insertion par le Travail Indépendant.
9 Notre prévision ne tient pas compte de la baisse de la prime à l’embauche.
Du côté de l’alternance, les entrées ont été plus dynamiques que prévu en début d’année (+10 000), mais le stock progresse moins rapidement, suggérant une durée moyenne de contrat inférieure aux 13,6 mois pour la cohorte 2024. Le bleu budgétaire anticipe une baisse des entrées de 5,7 % entre 2024 et 2025, ce qui conforte notre hypothèse de ralentissement. Nous révisons donc à la baisse les suppressions nettes de bénéficiaires de l’alternance, tout en considérant que le dispositif reste largement mobilisé. Au total, nous prévoyons –109 000 bénéficiaires d’ici fin 2026, soit une destruction nette de 65 000 emplois9.
Enfin, l’aide à l’embauche des contrats de professionnalisation est supprimée dès 2025, mais son impact négatif semble limité : 20 000 entrées ont été comptabilisées entre mars et juin, alors qu’aucune n’était anticipée. Le nombre de bénéficiaires reculerait toutefois de 70 000 fin 2024 à 35 000 fin 2025, puis 15 000 fin 2026. Le nombre de bénéficiaires de l’aide à la création d’entreprise évoluerait, pour sa part, en proportion de la valeur ajoutée marchande.
Au total, le nombre de bénéficiaires des politiques de l’emploi reculerait de 128 000 en 2025 et de 87 000 en 2026, correspondant à 60 000 destructions d’emplois en 2025 et 45 000 en 2026 (tableau 3).