Le rapport mensuel de juillet 2025 de la Bundesbank s’interroge sur le recul prolongé des parts de marché mondiales allemandes à l’exportation. À partir d’un modèle macroéconomique semi-structurel et sur la base des données BACI de commerce international couvrant la période 2000-2023, les auteurs concluent que les pertes de PIB liées au recul des parts de marché atteignent 2,4 points sur la période 2021-2024, dont 1,3 point pour l’année 2022.
L’intérêt de cette étude est de distinguer les effets de demande, qui influencent surtout le volume total des exportations, et les effets d’offre, qui expliquent principalement l’évolution des parts de marché, c’est-à-dire la compétitivité relative de l’Allemagne face à ses concurrents. Les effets de demande sont décomposés en effet produits (la demande pour les produits dans lesquels l’Allemagne est spécialisée est-elle plus faible que pour les produits concurrents ?) et effet géographique (les marchés ciblés par l’Allemagne croissent-ils moins vite que d’autres marchés ?). Les effets d’offre sont décomposés en effet produits (la compétitivité allemande par rapport aux concurrents pour un produit donné a-t-elle diminué ?) et effet géographique (la compétitivité allemande par rapport aux concurrents dans un pays donné a-t-elle reculé ?).
La conclusion est qu’entre 2021 et 2023, plus des trois quarts des pertes de parts de marché mondiales de l’Allemagne proviennent d’effets d’offre, c’est-à-dire d’une détérioration de la compétitivité dans plusieurs secteurs (machines, électronique, secteurs à forte intensité énergétique). Les effets de demande sont moindres et se manifestent uniquement par l’effet produit, avec une demande mondiale relativement faible pour les véhicules automobiles et pièces détachées, ainsi que pour l’aéronautique. Aucun effet géographique de la demande n’est observé, ce qui signifie que la baisse des exportations n’a pas été concentrée sur des marchés particuliers.